Louise Paradis est une anthropologue canadienne disparue prématurément le 23 novembre 2017
Professeure à l’Université de Montréal (Canada), elle a enseigné de nombreux cours sur l’archéologie et l’ethnologie mésoaméricaines. Elle a centré ses recherches sur les systèmes de pensée et de représentation et leur dynamisme dans le temps.
Louise Paradis a réalisé de nombreux terrains au Mexique, en particulier dans l’État du Guerrero et la région du Balsas-Tepecoacuilco. Elle a d’abord travaillé avec P. Tolstoy travaillé dans le bassin de Mexico. Dans le cadre du projet Mezcala, elle a ensuite formé de nombreux étudiants en archéologie afin de reconstituer l’histoire de l’occupation de la région à partir de 800 avant l’ère commune jusqu’à la Conquête et étudier la tradition lapidaire. Elle a également documenté (datation, contexte et signification) la présence du style d’art olmèque. S’intéressant à la pratique du sacrifice humain dans la Mésoamérique ancienne, elle a analysé dans les détails les relations entre l’idéologie ou la spiritualité et les pratiques culturelles. Elle a joué un rôle très actif dans un projet de recherche dirigé par Robert Crépeau sur les spiritualités amérindiennes, étudiant les dynamismes culturels des sociétés nahuas tel qu’ils apparaissent dans les rituels et les fêtes contemporaines.
Archéologue, anthropologue et ethnohistorienne, Louise Paradis a travaillé dans une perspective collaborative en privilégiant la formation des étudiants.
Louise Paradis a publié plusieurs ouvrages et dirigé des numéros de revues : un dossier sur l’archéologie du social (Anthropologie et Sociétés, 1984, avec N. Clermont), Fouilles archéologiques québécoises à travers le monde (1992, avec M. Fortin, M. Moussette et d’autres), Histoires extraordinaires au pays des Balsas (1999, avec M. La Forge). Elle a également publié de nombreux articles dans des revues scientifiques ou de vulgarisation sur les Olmèques, le sacrifice, l’archéologie de la mort, l’or, la monumentalité dans l’ancien Guerrero, et sur les pratiques culturelles des sociétés autochtones actuelles du Mexique dans le contexte de la globalisation et des ajustements importants qu’elle entraine. Dans ce cadre, elle a étudié les pèlerinages, les divinités préhispaniques, la Semaine Sainte, les peintures sur papier d’amate, le chamanisme et la participation des néo-danseurs aztèques à divers rituels autochtones.
Découvrez la trajectoire de Louise Paradis en 5 livres.